Les Chroniques de Zadlande forment une trilogie d'anticipation autour d’un personnage secoué par un drame personnel, mais traitent plus largement de la condition et la manifestation de la véritable nature humaine à travers le prisme ou le prétexte d’une dystopie. Une façon, selon l’auteur, de dépouiller l’homme moderne de son habit de certitudes culturelles et de l’observer dans une parfaite nudité spirituelle voire originelle.
Dans ce roman, des survivants d'une station spatiale sont projetés sur une planète primitive nommée Planetae, semblable à la Terre d'il y a vingt millénaires. Pour survivre, ils doivent rapidement s'adapter. Leur rencontre avec les autochtones, loin d’être primitifs, bouleverse leurs idées sur l’évolution et le progrès. Cette aventure les pousse à une introspection profonde, redéfinissant leur rapport à la nature et à l’essentiel. Le récit invite à réfléchir sur la condition humaine, notre capacité d'adaptation et le sens de la vie.
Deux volumes à paraître
En 1752 , un ancien lieutenant de la Maréchaussée est nommé commissaire à Ussel (Limousin)
Zadlande est un pays imaginaire. Un pays sans frontières, sans états, sans chefs, sans autorité..., Zadlande n’existe pas, ce n’est qu’une « image », une projection, une réflexion que certains pourraient nommer une « utopie anarchiste »… Le monde réel, modèle débordant de paradoxes, ne pouvait recevoir une telle histoire puisque gouvernée par la quête du bon sens et inspirée de la nature humaine.

Comment se placer en pensée dans un monde autant déchiré par les contradictions ? Car si chaque pensée aspirait au bon sens, celui-ci se confond souvent dans le seul reflet d’un auditoire réservé ou bien d’une simple cause. 

La réflexion des philosophes sur la « nature humaine » inspire et parfois même dirige les hommes. En bien ou en moins bien. Dans le bon ou le mauvais sens.  
Chacun a raison, tous voient juste, mais rarement de la même façon. Un sens ne saurait être le même que si distingué selon un seul angle ou un seul point de vue.  
« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée » affirme Descartes en préambule de son Discours de la méthode. Une méthode qui nous préserverait, autant que faire se peut, de l'erreur. 
Descartes souscrit à l’idée qu’une pensée est faite d’une substance spirituelle voire divine. Cependant, mis à part l'esprit qui est d'une autre nature que le corps, tout doit pouvoir s'expliquer par des raisons mathématiques.  
Mais selon Hobbes, Descartes remplacerait ainsi une erreur par une autre et créerait une « fiction » avec son idée d'âme immatérielle. 
Hobbes fait de l'homme un être mû principalement par la crainte et le désir, qui doit ainsi sortir de l'état primitif pré-existant à la société humaine et fonder un état artificiel sur les bases de la raison. C'est le passage de l'état de nature à l'état civil. Selon Hobbes les hommes ne pourraient s’organiser sans une puissance commune qui les maintienne en respect.  
Rousseau va totalement remettre en cause cette vision hobbesienne de la condition naturelle de l’homme car pour lui « la faute » que Hobbes et d’autres ont commise, est celle d’avoir attribué à l’homme dans l’état de nature des attributs et des passions qui sont tout à fait propres à l’état social, et qui ne peuvent donc naître que dans la société. 
Mais pour Rousseau, comme pour Hobbes, l’homme dans l’état de nature est isolé et insociable.  
« Toute idée simple provient d'une impression qui lui correspond » affirme Hume dans sa thèse fondamentale « Traité de la nature humaine », dont l’objet est d'analyser la relation de causalité entre idées et impressions dans tous les domaines, en particulier intellectuel, moral et politique, réfutant au passage la thèse cartésienne des idées innées. Hume montre aussi que l'identité est une construction de l'esprit.  
La philosophie pour Rousseau, est moins une question de doctrine que d’éthique et de vie, ce qui lie la crédibilité et l’authenticité d'un discours philosophique au comportement de son auteur en société. Ce rapport et ce comportement perçus comme une intransigeance par Hume, sera à l’origine de leur querelle.  
 
Si ce siècle est appelé celui des lumières, qu’il convient de comprendre tels des éclairages métaphoriques de la connaissance dans une nuit de l'ignorance, un autre point de vue aurait pu distinguer ces lumières en autant d’étincelles que ces multiples conflits intellectuels, politiques, culturels, occurences et concurrences d’egos, ont pu générer. 
“L’homme a beau étendre le cercle de ses idées, sa lumière n’est toujours qu’une étincelle promenée dans la nuit immense qui l’enveloppe.” évoquera Pierre-Joseph Proudhon. 
Car ces pensées, quand bien même lumineuses, n’auront guère abouti, ne serait-ce que sur la notion de la nature humaine, à quelques précisions ou connaissances concertées.
Comment donc s’inspirer des plus grands penseurs quand ceux-ci se déchirent ou que la confrontation de leurs pensées conduit à un amoncellement d’interprétations, de réinterprétations, de surinterprétations, d’impressions, d’idées, d’entendements … ? Un chaos abstrait se livre ainsi aujourd’hui aux profanes déjà dépossédés de leur propre réflexion par une fine fleur patentée.  L’obscurantisme demeure, la nuit s’obstine encore aujourd'hui. 
 
Les lumières ont vacillé puis la nuit est retombée sur Zadlande. Qu’elle soit d’essence divine ou non, innée ou pas, la lumière renaîtra en chacun, pense Aurel, personnage principal de cette histoire. Elle leur permettra de distinguer le bons sens et l’erreur, de choisir, de désapprendre avant de réapprendre, de comprendre seul, de comprendre ensemble, ce que d’autres bien avant eux, n’avaient qu’effleuré à défaut de l’avoir ressentie. Cette lumière, longtemps négligée comme essentielle et substance de la nature humaine, reviendra de ce chaos. Il en est convaincu.